lundi 19 août 2013

Une demande inattendue



Devais-je râler ou m'extasier ? Cet enfoiré m'avait dessinée en train de dormir mais il fallait bien avouer que le résultat était spectaculaire !

Je regardai le tableau qu'il exposait sous mes yeux. Je le savais doué pour le dessin et la peinture, mais à ce point, il me bluffait. Nous vivions en appartement et n'avions donc pas de jardin et encore moins de hammac. Il avait créé le décor dans sa tête, puis l'avait peint sur la toile, et m'avait intégrée, plongée dans un profond sommeil. Quel talent ! A la fois curieuse et agacée, je l'interrogeai sur le moment où il m'avait croquée.

« C'était dimanche dernier quand tu t'es endormie sur le canapé, me dit-il. J'ai modifié un peu ta position pour l'adapter au hammac.

Il faut dire que c'était vraiment ressemblant et très réaliste. En plus de créer un décor, il m'avait parée de vêtement d'un autre temps, allongé un peu mes cheveux qu'il avait parés un serre-tête fleuri. Il possédait un talent inouï et je décidai de l'encourager à se faire connaître.

Le lendemain, je me rendis à la galerie de la ville, munie de la fameuse toile et en expliquai le contexte au directeur qui siffla d'admiration.

« Votre ami est vraiment très doué, me dit-il. Aurait-il d'autres œuvres à me montrer ?
- Oh oui, répondis-je, son atelier regorge de peintures.
- Dans ce cas, dites-lui qu'il passe me voir, je me ferai une joie de m'occuper de lui.
- Avec grand plaisir, merci infiniment, Monsieur. »

Je rentrai à la maison et lui parlai de ma visite à la galerie. Sa réaction m'étonna. Il ne sembla pas vraiment emballé par la proposition du galeriste. La déception dut se lire sur mon visage car il s'approcha de moi, me prit dans ses bras, et m'expliqua qu'il ne souhaitait pas être reconnu pour ses peinture car il ne voulait pas s'en séparer. Je n'insistai pas d'avantage. Je ne comprenais pas son choix, mais je le respectais. Le lendemain, je me rendis de nouveau à la galerie, afin d'avertir le directeur que mon compagnon ne souhaitait pas vendre ses toiles.

Trois semaines passèrent. Un matin, il m'emmena le petit déjeuner au lit accompagné d'une enveloppe. Conformément à sa volonté, je l'ouvris, et lut à voix haute.

« Ma chérie. Je ne souhaite pas vendre mes toiles, parce que je veux te les offrir en cadeau de mariage. »

Ma voix resta suspendue sur ces derniers mots. Je levai les yeux, et le vis s'agenouiller devant moi, un écrin à la main. Il l'ouvrit, laissant apparaître une superbe bague en or sertie d'un rubis, ma pierre préférée.

- Veux-tu devenir ma femme, me demanda-t-il ?


Je me jetai dans ses bras, folle de bonheur, l'embrassai avec fougue et répondis à sa demande par un énorme « oui ». Pour toute réponse, il éclata de rire. Je le regardai interloquée. En suivant son regard, je vis ma tasse de café fumant, et mes tartines de confiture éparpillés sur le lit. Dans ma hâte, j'avais tout renversé.

Ce texte a été réalisé dans le cadre du jeu d'écriture n°13, proposé par le blog à 1000 mains sur le tableau "Le Hammac" de Gustave Courbet.

Une question d'éthique

Voilà le titre de ma nouvelle sur le thème de l'immortalité, que je vais proposer aux Editions Armada dans le cadre de leur appel à textes.

Maintenant, plus qu'à leur envoyer et attendre le résultat.

En attendant, je vous en propose un extrait :

"Ils mangèrent avec appétit, puis, ils s’accordèrent une après-midi baignade dans l’eau turquoise, à nager au milieu des poissons multicolores. Quand le jour commença à baisser, ils regagnèrent la plage. Ils avançaient lentement sur le sable, enthousiasmés par les trésors marins qu'ils venaient de côtoyer, quand ils s'arrêtèrent stupéfaits. Sous leurs yeux ébahis, la fleur reprit doucement vie. Ses pétales s’ouvrirent et ses couleurs s’illuminèrent. Tel le phœnix, elle renaquit de ses cendres, plus belle encore."

Tout un programme...

vendredi 2 août 2013

Le groupe Amoureux de la plume change

Afin de faciliter la gestion et l'organisation de l'atelier, j'ai décidé de le muter sur ce blog. De plus, j'ai créé une page Facebook, afin de relayer l'information aux membres. Le groupe, quant à lui, continue à fonctionner comme support pour l'échange de liens entre amoureux de l'écriture.

dimanche 28 juillet 2013

Rencontre d'un autre temps

Jamais, je n'oublierai cette incroyable journée ! Ne me demandez pas comment (ce serait bien trop long à vous expliquer), mais je me suis retrouvée errant dans les rues de Paris, en 1835, vêtue d’un jean délavé, d’un sweat à capuche et de baskets Nike. Je vous laisse imaginer la tête des passants que je croisais dans la rue. C'était un regard méprisant, dédaigneux, mais il fallait avouer qu'il y avait de quoi.

Pourtant, cet homme eut une réaction différente. Il était vêtu de façon très convenable et on voyait aisément qu'il s'agissait d'un homme du monde. Il aurait dû être le premier à me jeter la pierre mais ne le fit pas. Son visage ne m’était pas inconnu, pourtant, je ne parvenais pas à y mettre un nom.

Il me dévisagea, visiblement surpris, et me dit :

« Cet accoutrement est des plus singuliers, ma chère. De quelle contrée venez-vous ?

- En fait, je viens du futur, répondis-je.

Je savais qu’il ne me croyait pas, pourtant, il n’en laissa rien paraître.

« Puis-je vous suggérer d’acquérir des vêtements plus convenables, me dit-il ?

- Le problème est que ma monnaie n’est pas la même que la vôtre.

- Dans ce cas, venez avec moi, mon épouse sera heureuse de vous prêter des vêtements appropriés.

- Je vous suis infiniment reconnaissante, Monsieur. Je ne sais comment vous remercier.

- C’est inutile. Je me nomme Victor Hugo, dit-il en me tendant la main. »

A l’annonce de son nom, je restai bouche bée, les yeux écarquillés. Le génie littéraire, auteur des « Misérables », de « Notre Dame de Paris » et de tant d’œuvres intemporelles se trouvait là, devant moi, et me proposait son aide.

« Auriez-vous aperçu un revenant, me demanda-t-il ? »

Il fallait reconnaître que c’était presque ça. Pourtant, je me repris rapidement pour ne pas paraître impolie, et serrai la main tendue.

« Monsieur Hugo, je suis honorée de faire votre connaissance. Je suis une fervente admiratrice de votre œuvre. Vous êtes, à mes yeux, le génie de la littérature française. »

Mon cœur battait la chamade. Ce qui se passait était inconcevable, et pourtant, c’était bien réel. Je me trouvais en présence de Victor Hugo. Mes amis ne me croiraient jamais si je le leur disais. Il ne fallait surtout pas que je fasse d’impair. Nous étions en 1835, donc, « Notre Dame de Paris » était paru. Par contre, « Les Misérables » ne verraient le jour qu’en 1862. Sa fille Léopoldine était encore de ce monde, et donc, il ne fallait surtout pas que je lui parle de  mon poème favori « Demain dès l’aube ».

« Vous connaissez mon œuvre, dit-il ?

- Bien entendu, Monsieur Hugo. Je pense notamment, à « Notre Dame de Paris ». C’est un chef d’œuvre intemporel. Vous êtes l’un des plus grands auteurs de la littérature française.

Il me regarda, amusé.

- Votre enthousiasme m’honore très chère. Venez maintenant, je vous emmène à mon domicile. Nous trouverons bien des vêtements à votre taille.

Je le suivis le cœur léger dans les rues parisiennes, insensible aux regards méprisants et aux incompréhensions des passants. Je marchai aux côtés de Victor Hugo, et c’était le plus beau trésor que la vie pouvait m’offrir. C’était un homme élégant et majestueux. Son génie forçait le respect mais il restait, malgré tout, un homme simple, sans chichis.

Nous arrivâmes bientôt, et pénétrèrent dans sa demeure. Je réalisai alors où je me trouvai. C’était complètement irréel et merveilleux : la maison de Victor Hugo. Sa femme était à son image, d’une extrême gentillesse. Elle trouva sans difficulté des vêtements à ma taille qu’elle me remit gracieusement. Quant à Monsieur Hugo, il prit, sur une étagère, un exemplaire de « Notre Dame de Paris », griffonna quelques mots et me le remit. Je regardai son cadeau les yeux remplis de larmes. A notre époque, il aurait une valeur inestimable et je le garderais précieusement jusqu’au dernier jour de ma vie. Je le rangeai dans mon sac, les remerciai tous deux pour leur amabilité et partit.

Dans la soirée, et après de nombreuses péripéties, j’étais de retour dans le 21ème siècle. Une fois rentrée chez moi, je vaquai à mes occupations habituelles : la préparation du repas, le coucher de mon petit garçon, la préparation des affaires pour le lendemain. Ce n’est qu’au moment de me coucher, que je repensai au précieux cadeau de Monsieur Hugo. Je pris le livre dans mon sac, et l’ouvrit à la première page.

« A la jeune femme mystérieuse rencontrée dans les rues de Paris le 14 Juin 1835 – Avec toute mon amitié – Victor Hugo. »


Je serrai le livre contre mon cœur. Quel merveilleux cadeau !

Ce texte a été créé dans le cadre de l'atelier "Amoureux de la plume" que j'ai moi-même créé.

L'immortalité

Les éditions armada organisent un concours de nouvelles sur le thème de l'immortalité. A la clé, la publication dans un recueil de nouvelles avec participation aux bénéfices et un exemplaire offert. L'échéance est au premier septembre, je travaille ardemment sur mon texte.

Amoureux de la plume

Vous aimez écrire ? Venez nous rejoindre sur le groupe que j'anime sur le réseau social Facebook. "Amoureux de la plume" est le lieu de rencontre des écrivains. Au programme, conseils d'écriture, promotion de vos oeuvres, liens intéressants, et atelier d'écriture avec deux thèmes par mois : un de fiction et un de poésie. L'atelier actuel sur "Le radeau de la méduse" (pour la fiction) et sur l'été (pour les poètes) se termine dans quelques jours et deux nouveaux thèmes débuteront le 1er Août.

L'esprit de la tigresse (et autres nouvelles)

Mon premier ouvrage, L'esprit de la tigresse est déjà en vente depuis plus d'un an. Je songe à en publier un deuxième, avec de nouvelles histoires réalisées dans le cadre des différents ateliers auxquels je participe.